De préférence tout à la fois
Au Luxembourg, tout peut coexister – même ce qui, ailleurs, se fracasserait mutuellement le crâne politique. Syndicats et monarchie dans un même souffle? Pas de problème! Car au Grand-Duché, on ne choisit pas entre lutte des classes et cérémonie de couronnement – on commande les deux à la carte.
Le syndicat marche à gauche, la monarchie salue à droite, et ensemble, on trouve toujours le juste milieu doré – entre slogans de grève et anniversaire du Grand-Duc.
Les Luxembourgeois aiment jouer sur deux tableaux – le poing gauche levé pour les syndicats, la main droite prête à saluer la couronne. Une nation qui honore à la fois la guillotine et la romance féodale. Un soupçon de lutte des classes et de romantisme révolutionnaire, accompagné d’applaudissements pour la monarchie et le kitsch aristocratique. Contradiction? Quelle idée! Voilà la symbiose nationale entre couronne et idéologie de classe.
Peut-être est-ce précisément cela que signifie, au 19ᵉ siècle, le vers du Feierwon : «Nous voulons rester ce que nous sommes» ("Mir wëlle bleiwe, wat mir sinn") – un peu de lutte, un peu de luxe royal, et un vrai talent pour aller dans le sens du vent. Vive la culture de l’opportunisme!
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