Algues bleues ? Même pas peur.
J'y suis allé. Parce que j'en ai le droit. Parce que personne ne me dicte quand l'eau devient dangereuse. Alors, je le dis clairement : je l’ai fait. Ce matin, à 6h42, au lever du soleil, j’ai plongé dans le lac – malgré les algues bleues. Parce que l’eau, c’est aussi ma liberté. Le gouvernement peut interdire beaucoup de choses, mais pas ma volonté de m’empoisonner moi-même.
J’étais parfaitement préparé: mon thermomètre indiquait 17,2 °C – donc totalement défavorable à la prolifération d’algues (selon moi). J’avais aussi mes lunettes de natation et un petit flacon de «médecine alternative contre la panique aquatique» – on ne sait jamais. Ensuite, j’ai testé la qualité de l’eau à ma manière: un sachet de thé et une pierre énergétique de ma pharmacie maison. Tout était dans la zone «verte».
Sur le chemin vers l’eau, j’ai adressé un doigt d’honneur au panneau «Baignade interdite». Et puis: plouf dans la soupe bleue-verte. Délicieux. Un peu verdâtre, oui. Mais c’est de la chlorophylle, non? Nature pure. Algues bio.
Je n’ai rien ressenti – à part un léger tiraillement intestinal, mais ça pourrait aussi venir du barbecue d’hier. En tout cas, mon système immunitaire est au top. Et si j’ai ingéré des toxines – pas de souci. Un litre d’eau du robinet, deux paracétamols et un peu de Netflix, et c’est réglé.
Je suis immunisé – enfant, je buvais l’eau des flaques pleines de têtards. Et je ne suis pas fait de sucre, que je sache.
Hashtag #FreedomToFloat
Les algues bleues, ou cyanobactéries, sont de toute façon une invention de l’industrie pharmaceutique, pour nous vendre des compléments en vitamine D. Un expert en ligne a mesuré la teneur en toxines au réservoir à l’aide d’une baguette de sourcier. Résultat: tout bon.
S’il y a des algues bleues dans le lac, c’est que le gouvernement les y a délibérément relâchées – pour éloigner les baigneurs de ce bel endroit. Et maintenant, on veut qu’on boive cette eau sans crainte?! Sans moi, les amis. Je ne me laisserai pas berner.
Après la baignade, j’ai eu mal à la tête et une petite diarrhée, mais c’était sûrement à cause de la pleine lune. Ou de la panique médiatique. Et malgré mes 39,2 °C de fièvre, j’ai posté le selfie parfait avec lunettes de soleil sur Instagram – sous le hashtag #FreedomToFloat.
Vous ne connaissez pas encore le mouvement #FreedomToFloat? Des milliers de citoyens y ont déjà adhéré. Notre colère se dirige contre cette politique d’interdictions gouvernementales. Quand les Verts ont enfin été virés du pouvoir, on pensait que ce type de politique était révolu. Mais l’interdiction de baignade à cause des algues bleues prouve le contraire. Le vent de la vérité souffle désormais en plein visage du gouvernement – directement depuis le lac, légèrement toxique, mais puissant.
Ce n’est que le ciel bleu qui se reflète dans l’eau
La couche bleue-verte dans l’eau? Je la ressens comme une énergie directe, issue du biotope local. Soyons honnêtes: cette panique autour des algues est juste un prétexte pour nous gâcher l’été et faire grimper les recettes des piscines couvertes.
Tous les experts sont achetés – par Nestlé, évidemment – pour qu’un jour, la baignade dans le lac devienne payante!
Je suis convaincu: toute cette agitation autour des algues bleues, c’est juste de la panique. Ce n’est pas parce que quelques billions de microbes toxiques nagent dans l’eau qu’on n’aurait plus le droit d’y entrer. Cette teinte bleue? C’est juste le ciel qui se reflète.
Et si je me réveille demain avec des plaques, de la fièvre et les yeux rouges – au moins, je le saurai: j’étais libre. Libre. Stupide. Et heureux. Et aucun gouvernement ne pourra m’enlever ça. Pas encore.
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