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Léon Gloden en action

MAINTENANT, ON FAIT LE MÉNAGE

Alors que le Luxembourg souffre d’une pénurie chronique de logements, un nouveau phénomène semble s’imposer de plus en plus: les biens immobiliers vides. Villas inoccupées, logements sociaux abandonnés, maisons parentales vides – le vide est à la mode. Quiconque ne vit pas dans un bâtiment vide cet été a clairement raté la tendance.

Le ministre de l’Intérieur et de la Police, Léon Gloden (CSV), l’homme à la main de fer et connu pour sa politique de «la loi et de l’ordre», a fait inspecter fin juillet 60 maisons vides par les forces de l’ordre. L’objectif: lutter contre la violence et les vols – et peut-être aussi rechercher des conserves de haricots stockées illégalement. On murmure que l’opération policière du mois dernier n’était pas une opération, mais le trailer d’une nouvelle téléréalité sur RTL: «Le ministre Gloden fait le ménage».

MINISTRE GLODEN: «LES SQUATTEURS SONT RESPONSABLES DE LA CRISE DU LOGEMENT»

Sous l’angle de caméra idéal, 30 agents, dont une brigade canine, ont fouillé les biens immobiliers vides. 27 objets volés ont été saisis, huit personnes étaient sur la liste des déportations, deux ont été envoyées directement au Centre de rétention, la prison pour migrants indésirables. Le timing était parfait: le jour même, le ministre Gloden annonçait vouloir rendre plus difficile le regroupement familial des réfugiés. Pour le gouvernement, la devise semble être: mieux vaut séparés, et vite dehors. «La famille est la cellule de la société», déclare le ministre Gloden. «Et c’est pourquoi, chez nous, ils reçoivent directement une cellule ... sans société, s’ils viennent du mauvais pays.»

Lors de la descente, le ministre n’est pas venu les mains vides – mais avec RTL. Pas en tant que spectateur, mais en tant qu’équipe embarquée. RTL a même publié une galerie photo de l’opération.

Le ministre Gloden a déclaré à Luxembourg Jungle: «La crise du logement au Luxembourg est un vrai problème, et les squatteurs en sont responsables. Ces gens passent la nuit illégalement dans ces logements vides. Ils doivent être expulsés. Car comment les propriétaires pourraient-ils mettre leurs biens sur le marché s’ils sont occupés?»

MARTINE DEPREZ, SA MAISON VIDE ET SES HARICOTS

Pendant que la police inspecte les maisons vides pour en expulser les occupants suspects (à ne pas confondre avec les propriétaires), la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Martine Deprez, se retire dans une maison vide – celle de ses parents à Harlange. Le même jour que la publication des images de la descente sur RTL, L’Essentiel rapportait les projets de vacances de la ministre. Dans l’article de l’Essentiel, on apprend que Martine Deprez ne part pas à la côte belge cette année, mais préfère rester dans la maison vide de ses parents. Elle y aurait suffisamment de temps pour s’occuper de son chien et de son mari, et pourrait aller cueillir des haricots dans le jardin.

Coïncidence? Ou fuite anticipée face à la descente de police? Des sources internes affirment que le ministre de la Police aurait prévenu sa collègue de parti: «Martine, si tu ne veux pas que ton chien finisse au Centre de rétention, assure-toi que ta maison vide soit habitée – et vite

Des politiciens de l’opposition réclament désormais l’égalité de traitement: «Si la police expulse les squatteurs des logements vides et confisque leurs affaires, alors Martine Deprez devrait aussi remettre ses haricots.»

LOGEMENTS SOCIAUX VIDES

Pendant que la police et la ministre se disputent autour des maisons vides, le Fonds du Logement gère tranquillement plus de 130 logements sociaux vides. Non pas parce qu’ils seraient inutilisables, mais parce qu’ils sont «temporairement non utilisés».

Un porte-parole du Fonds a déclaré à Luxembourg Jungle: «Nos appartements sont actuellement vides pour que la police ait quelque chose à contrôler.» Le ministre Gloden a annoncé que les biens du Fonds seraient également inspectés – pour s’assurer qu’ils ne soient pas utilisés comme dépôt pour haricots ou petits chiens.

La nouvelle politique du logement semble claire:

  • Toute personne qui vit dans une maison vide et est ministre: fait des vacances.
  • Toute personne qui vit dans une maison vide et n’est pas ministre: fait des problèmes.
  • Toute personne qui laisse des logements locatifs vides et travaille pour l’État: fait un inventaire – pas pour trouver une solution, mais pour les statistiques.

On pourrait envisager de créer au ministère du Logement un «Service des logements vides», chargé enfin de mettre de l’ordre dans la gestion des biens vacants – surtout ceux avec squatteurs, petits chiens, haricots… et éventuellement ministres.

En attendant, le Luxembourg reste un pays de contrastes: Avec des logements sociaux vides, des ministres qui occupent des maisons vides, et un gouvernement qui combat la crise du logement – avec caméras, unités d’intervention… et haricots. Ici, rien n’est résolu – ici, on fait le ménage. Et la solution? Elle reste vide. Mais elle pourrait être occupée.

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