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Un loup avec un sourire d’agneau

Le Luxembourg, sauvé in extremis du Trumpisme

Ô quelle générosité ! Le nouveau Luc s’est montré clément: les syndicats ont finalement le droit de continuer à négocier et signer des conventions collectives. Quelle grâce politique descendue du ciel noir!

▲ Luc Frieden : entre peluche syndicale et bras de fer social
▲ Luc Frieden : entre peluche syndicale et bras de fer social

Il n'est donc, jusqu’à nouvel ordre, pas admis de confier ces négociations aux syndicats maison ou autres ramasseur de miettes.

Si Luc avait décidé autrement, il serait entré dans l’Histoire comme le «fossoyeur du modèle social luxembourgeois» (dixit Patrick Dury, discours du 1er mai du LCGB).

À l’échelle mondiale, seuls deux pays autorisent la négociation et la signature des conventions collectives sans syndicats, comme le confirme un rapport de la Confédération syndicale internationale (OIT).

Et ces deux modèles sont:

➤ 🇺🇸 États-Unis – où les négociations se font entre ChatGPT et la machine à café.

➤ 🇰🇷 Corée du Sud – où des comités dignes de télé-crochets sont missionnés pour discuter des droits sociaux.

Si le nouveau Luc avait fait passer sa conviction en force, malgré la résistance syndicale, le Luxembourg aurait décroché une place VIP dans l’espace Trumpien. Le nouveau Luc aurait alors pu taper la bonne nouvelle sur son téléphone, l’aurait envoyée à son idole à Mar-a-Lago:

«DADDY, mission accomplie – le Luxembourg est désormais great again!»

Qui sait? Son SMS aurait peut-être atterri dans l’écrin digital de Donald Trump, alias Truth Social, orné d’un petit sticker pailleté «Approved by MAGA».

Le 9 juillet 2025, les représentants syndicaux ont eu besoin de 11 heures pour réexpliquer au nouveau Luc ce qu’est le modèle social luxembourgeois — bien qu’il ait été ministre pendant 15 ans sous Jean-Claude Juncker.

Mais même le «ancien Luc» avait déjà ses petits soucis avec le dialogue social:

  • Il s’était déjà servi du pied-de-biche pour faire passer des manipulations d’index et des coupes dans la protection sociale.
  • Sa décision en 2012 de ne plus adapter les barèmes fiscaux à l’inflation est toujours ressentie aujourd’hui.
  • Au lieu de combattre le chômage, l’ancien Luc a préféré s’en prendre aux chômeurs et aux bénéficiaires du RMG/Revis.
  • Il voulait retirer le «13e mois» aux pensionnés et a suspendu l'ajustement des pensions à trois reprises, et en 2013, il a soutenu une réforme des retraites qui a relevé l’âge légal.

Mais aujourd’hui, Frieden se présente comme un homme nouveau. Lors de la campagne électorale de 2023, il affirmait être devenu le «nouveau Luc», n’ayant plus rien à voir avec l’ancien politicien austéritaire au cœur froid.

La comédie est bien jouée… alors, pourquoi s’inquiéter?

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