La plupart des gens n'ont connaissance des conditions décrites dans la brochure de guerre suédoise que par ouï-dire, des films documentaires ou les histoires transmises par leurs grands-parents et arrière-grands-parents. L’aide-mémoire suédois informe sur ce qui est crucial aujourd'hui et sur les biens que les citoyens devraient se procurer pour survivre de manière autonome pendant au moins une semaine sans aide.

« Nous vivons une époque incertaine. Des conflits armés se déroulent actuellement dans notre région du monde. Le terrorisme, les cyberattaques et les campagnes de désinformation sont utilisés pour nous attaquer et nous influencer. Pour résister à ces menaces, nous devons être unis. Chacun doit contribuer à défendre notre démocratie. »

C’est par ces phrases que le lecteur découvre la brochure de guerre du gouvernement suédois, distribuée récemment à tous les foyers. En plus de la Suède, la Finlande et la Norvège ont également distribué une brochure similaire à leurs citoyens.

Notre presse en a parlé, mais sans détailler le contenu de ces brochures. Luxembourg Jungle a examiné celle de Suède, téléchargeable en ligne en plusieurs langues, dont l'anglais, mais pas en allemand ou en français. De plus, les autorités suédoises proposent divers liens internet fournissant des informations supplémentaires, comme les préparatifs à faire chez soi pour survivre sans aide pendant au moins une semaine, les procédures d'évacuation et les différents niveaux d’alerte, les premiers secours aux blessés graves, et le comportement en cas de conditions météorologiques extrêmes, de glissements de terrain ou d'inondations.

La population suédoise est encouragée par des paroles d'encouragement, tels que : « Si la Suède est attaquée, nous ne nous rendrons jamais. Toutes les affirmations contraires sont fausses. »

La brochure suédoise, préparant à une éventuelle guerre, comprend les chapitres suivants :

• Informations sur l'armée suédoise
• Augmentation de la préparation à l'alerte
• Service militaire obligatoire
• Différents systèmes d'alerte
• Protection lors d'un raid aérien
• Prévention à domicile
• Évacuation
• Bunkers de protection
• Guerre psychologique
• Sécurité numérique
• Attaques terroristes
• Arrêter une hémorragie massive
• Conditions météorologiques extrêmes
• Maladies
• Aide en temps de guerre pour les personnes aux besoins spécifiques
• Animaux de compagnie
• Aide en cas d'anxiété
• Parler de la guerre aux enfants
• Numéros de téléphone importants et informations complémentaires

La brochure insiste sur le sentiment d’union et rassure les citoyens que le pays est désormais membre de l'OTAN. Elle évoque une guerre imminente et possible, informant que tout citoyen âgé de 16 à 70 ans, avec ou sans passeport suédois, peut être enrôlé en cas de guerre. Ce service obligatoire peut concerner la protection civile ou l'armée. En cas d'alarme, les personnes doivent se rendre au travail jusqu'à leur recrutement.

Elle explique également les différents systèmes d'alerte annoncés par les sirènes : urgence, attaque aérienne, fin de l’alerte. En cas d'alerte générale d'urgence, tout le personnel des forces armées et de la protection civile doit se rendre immédiatement à l'endroit qui leur a été attribué dans la zone de combat. En cas d'alarme anti-aérienne, tout le monde doit se mettre à l'abri, dans un bunker public, une cave ou une pièce sans fenêtre. En cas de fin de l’alerte, les sirènes retentissent pendant 30 secondes sans interruption.

▲Extrait de la brochure de guerre suédoise distribuée à tous les ménages.

Les autorités suédoises soulignent qu'un bunker de protection protège contre les ondes de pression, les fragments de bombes, les gaz d'armes chimiques et biologiques et vague de chaleur des bombes atomiques. Si on ne pouvez pas rejoindre un bunker, rendez-vous dans un sous-sol, un garage, une station de métro ou un tunnel, ou à défaut, dans une pièce sans fenêtres. À l'extérieur, il faut s’allonger sur le sol, de préférence dans une fosse.

Pour rassurer les citoyens, le gouvernement informer qu’en cas d’attaque nucléaire, les valeurs de rayonnement radioactif commencent à diminuer au bout de quelques jours.

Aliments :

• Denrées non périssables : céréales, pâtes, riz, couscous, purée de pommes de terre instantanée, lait en poudre, tortillas, pain croustillant, biscuits, sel et épices.
• Conserves : tomates, légumes, fruits, plats cuisinés.
• Riches en protéines : viandes et poissons séchés ou conservés, pois chiches, haricots, lentilles, fromage en tube.
• Riches en matières grasses : huile comestible, pesto, tomates séchées à l'huile, tapenade, beurre d’arachide, noix, graines.
• Boosters d'énergie : confiture, chocolat, miel, barres protéinées, fruits secs.
• Boissons : eau, café, thé, cacao, jus, lait.
• Aliments pour enfants : bouillie d’avoine, flocons d'œufs, lait en poudre, aliments pour bébés.

Il est souligné que chaque personne consomme 3 litres d'eau par jour, principalement pour boire et cuisiner, mais aussi pour des raisons d'hygiène. Il est recommandé de se procurer de récipients à eau et de seaux avec couvercle. Si l'eau n’est pas utilisée pendant un certain temps, elle doit être bouillie avant utilisation. Il est également conseillé de conserver de l'eau en bouteilles au congélateur.

Objets usuels pour la maison :

• Réchaud de camping, brûleur à gaz, combustible.
• Pharmacie à domicile, trousse de premiers secours.
• Allumettes, briquet.
• Lampe de poche, lampe frontale.
• Ouvre-boîte.
• Carburant dans le réservoir de la voiture et batterie chargée.
• Approvisionnement d'un mois en médicaments soumis à prescription médicale.
• Papier toilette.
• Lingettes hygiéniques, désinfectantes pour les mains.
• Couches, serviettes hygiéniques.
• Sacs en plastique ou sacs poubelles.
• Compost ou sciure de bois.
• Seau avec couvercle.
• Radio avec piles.
• Sacs de couchage et couvertures.
• Piles, power bank.

En cas d'évacuation il faut apporter :

• Nourriture et eau pour plusieurs jours.
• Carte d'identité, carte de crédit et espèces.
• Médicaments et aides médicales, par exemple appareil auditif.
• Radio, cellules solaires ou dynamo.
• Vêtements chauds et imperméables, vêtements supplémentaires.
• Produits d'hygiène.
• Téléphone portable et chargeur.
• Carte, boussole.
• Informations importantes sur papier, par exemple numéros de téléphone ou informations sur l'assurance.

▲Extrait brochure de guerre suédoise: ravitaillement, hygiène, évacuatioun.

Pour les familles avec enfants, la brochure d'information comporte une section dédiée sur comment expliquer la guerre aux enfants :

• Expliquez la situation de manière adaptée à l'âge de l'enfant.
• Écoutez l'enfant et engagez une conversation avec lui.
• Ne parlez que d’informations vérifiées. Évitez les détails inutiles.
• Si vous n’avez pas toutes les réponses, admettez-le honnêtement.
• Planifiez des activités avec l'enfant pour l'aider à se changer les idées.

En plus de la brochure, des informations supplémentaires sont fournies via Internet sur la manière de se comporter en cas de guerre et les préparatifs à effectuer à l'avance. Un chapitre entier est consacré à la vie sans électricité. Un autre chapitre contient une liste des préparatifs les plus importants pour la maison.

Un chapitre important concerne l’accès à la nourriture pendant la guerre, abordant la pénurie alimentaire, les réserves, la cuisine sans électricité, l'importance de l’argent liquide et l’organisation de la vie au budget limité.

Un grand chapitre traite de l'accès à l'eau en temps de guerre, incluant l'eau potable, les réserves d'eau potable et l'eau pour l'hygiène quotidienne. Il est à noter que l'approvisionnement en eau risque d'être interrompu, ce qui signifie que la chasse d’eau des toilettes pourraient ne pas fonctionner. Le papier toilette ne doit donc pas être jeté dans les toilettes, mais dans un sac plastique ou un seau avec couvercle. Vous pouvez continuer à uriner dans les toilettes, mais les matières fécales doivent être placées dans un sac plastique ou un seau. Les communes installeront des toilettes mobiles et des tonneaux pour l’élimination intestinale.

D'autres chapitres en ligne abordent l'accès à la chaleur, à la communication et les techniques pour arrêter les saignements.

La guerre psychologique et électronique est également traitée, avec des conseils pour protéger ses propres données informatiques et se méfier de la propagation de fausses nouvelles et de propagande. Il existe des conseils spéciaux pour les personnes souffrant d'anxiété.

Le gouvernement suédois a des réponses à presque tout, sauf à la question de savoir ce qui se passera après une semaine. Sur le site de l'administration de la protection civile et des secours en cas de catastrophe, on peut lire : « Pour le moment, il est impossible de dire exactement ce qui va se passer. Mais au cours d’une semaine, la société aura eu le temps de rassembler ses ressources et de gérer la situation autant que possible. » Reste à voir si cela aidera la populations en cas d’attaque nucléaire.

La brochure de guerre suédoise illustre clairement que les préparatifs de guerre en Europe sont bien avancées. Les efforts de paix semblent être négligés et la diplomatie est inexistante.

Après que le président américain a récemment autorisé une attaque contre la Russie avec des missiles américains et donné son accord pour l'utilisation de mines antipersonnel condamnées au niveau international, la spirale de l'escalade continue. On peut se demander quelle sera la prochaine « surprise » de ce vieillard de 82 ans, alors qu'il approche de la fin de son mandat. L'Ukraine obtiendra-t-elle bientôt l’autorisation d’utiliser des armes nucléaires américaines ?

Où en est le mouvement pacifiste luxembourgeois ? Existe-t-il encore ? Après tout, le gouvernement luxembourgeois a invité le belliciste américain et leader du monde occidental, Joe Biden, à la cérémonie commémorative au cimetière militaire américain de Hamm le 14 décembre, pour le 80e anniversaire de la bataille des Ardennes. Cette visite aura-t-elle lieu sans protestation ?

Quelle est la position du gouvernement luxembourgeois dans cette hystérie guerrière ? Outre les 2,6 milliards d'euros récemment annoncés par le ministre de l'Armée pour l’armement, la question du service militaire obligatoire reste dans l’air. A plusieurs reprises, la ministre de l'Armée Backes a évoqué un débat à ce sujet, similaire à ceux d'autres pays européens. Aucune critique n'a été exprimée à ce sujet.