L’ordre du jour du sommet de l’OTAN, qui s’est tenu les 24 et 25 juin à La Haye, tenait sur un dessous de verre. Un seul point à l’agenda : faire passer les dépenses de défense de 2 % à 5 % du PIB. Et pour éviter que le président américain, comme lors du G7 au Canada, ne quitte précipitamment les lieux, le programme initialement prévu sur deux jours a été compressé en deux heures et demie.
«Le Luxembourg participera aux décisions sur les dépenses de défense en accord avec les 31 autres membres de l’OTAN», a déclaré le Premier ministre Luc Frieden lors de la conférence de presse suivant le Conseil de gouvernement, le 13 juin 2025. Bien avant le sommet, les États membres de l’OTAN s’étaient déjà entendus pour porter les contributions à 5% du PIB.
Alors que le gouvernement explique au pays qu'il est urgent de réformer les retraites – c’est-à-dire les dégrader – car les réserves s’amenuisent, des centaines de millions d’euros s’écoulent tranquillement du fonds de pension vers l’industrie de l’armement. Heureusement, ce sont des investissements éthiques, précise la ministre des Affaires sociales, Mme Deprez. On n’investit pas dans des bombes au phosphore. Ouf ! Dans des bombes à fragmentation ? Peut-être. Mais chut. On évite le sujet.
Le Docteur Hans Christoph Atzpodien, grand ponte du Bundesverband der Deutschen Sicherheits- und Verteidigungsindustrie, a dévoilé son programme révolutionnaire : «Des voitures aux chars, y’a qu’un pas!»
En ces temps glorieux, réjouissons-nous de voir l’industrie de la défense prospérer comme jamais auparavant. Elle a réussi à rendre le monde un peu plus « sûr » en garantissant qu’il y ait toujours suffisamment d’armes en circulation pour assurer la « paix ». Quelle ironie délicieuse!